En cette période estivale, il est dur de ne pas penser aux vacances et aux grands voyages.
Moi, ma passion c’est l’Asie. C’est toujours là que j’ai envie d’aller. L’Asie du Sud-Est particulièrement. Mais il y a aussi la Chine qui me fascine, sa culture millénaire et cette mutation extraordinaire qui secoue le pays (et le monde en passant). J’aimerai bien voir à quoi ça ressemble de mes propres yeux, me faire ma propre idée.
Le problème de la Chine, c’est qu’une énorme majorité des chinois parle aussi bien l’anglais que moi le mandarin, et lit aussi bien le chinois écrit dans notre alphabet (comme dans mon guide) que moi leurs idéogrammes.
Ça implique donc, en général, de devoir partir en voyage organisé et souvent, avec un groupe.
Or le mot groupe, spécialement en vacances, moi ça m’a toujours fait frémir d’horreur.
Me lever tous les jours à 6h00 pour suivre un programme dément, qui t’emmène exactement aux mêmes endroits, aux mêmes moments, que tous les autres touristes de la terre, je ne peux pas.
Attendre Monique pendant 3 plombes parce qu’elle hésite entre le pot en céramique rouge et le pot en céramique bleu, au magasin-piège à cons qui est sous contrat avec ton tour opérateur et où tu te tapes donc 2h00 de “quartier libre”, je ne peux pas.
Subir les commentaires racistes et franchouillards de René à propos des autochtones à chaque repas, je ne peux pas.
Devoir poser sur 130 photos par jour parce que Jean-Michel n’aime pas les photos sans personne dessus et trouve ça génial pour l’esprit de groupe, je ne peux pas.
Avoir à écouter chaque matin, au petit-dej’, la description détaillée des problèmes intestinaux de Colette qui ne supporte décidément pas la nourriture asiatique, je ne peux pas.
Devoir rejoindre ma chambre d’hôtel tous les soirs à 20h30 parce que quand même, tout le monde est fatigué et que demain, on se lève tôt, je ne peux pas.
Me trimbaler partout avec des gens collés à mes basques en permanence qui me demande si j’ai déjà vu un truc pareil ou si je sais comment s’appelle cet arbre, je ne peux pas.
Subir les blagues pourries et les remarques graveleuses de Marc toute la journée, en plus des regards haineux et des réflexions perfides de sa mocheté de femme, je ne peux pas.
Etre prise en amitié par Marcelle, vieille fille de 58 ans, qui me raconte sa vie à longueur de trajet et a décidé de faire tout exactement comme moi, de s’asseoir toujours à côté de moi et d’acheter exactement tous les même trucs que moi, je ne peux pas.
S’arrêter avec le bus toutes les 45 minutes parce que Louise a le mal des transports et parce que Roger a la prostate qui le lâche, je ne peux pas.
Bref… les groupes, je ne peux pas.
Ça me rend méchante.
Au bout de 2 jours je pète les plombs, ça me gâche les vacances, voire celles des autres…
Moi j’aime faire la route tranquille, avec une ou deux personnes, prendre le tempsde m’arrêter, voire de rester, là où je me sens bien, ne pas aller là où je n’ai pas envie d’aller, ne pas avoir de programme trop déterminé, suivre les occasions qui se présentent, etc. Quitte à me taper quelques galères…
Mais voilà… pour la Chine c’était un peu compliqué pour l’instant, parce que pour ce genre de trip, un minimum de communication est nécessaire. Pour savoir si tu vas plutôt dans la bonne direction ou si t’as pris le train dans le sens inverse. Pour connaitre la composition de cette spécialité culinaire au nom bizarre qui a effectivement l’air délicieuse mais tu voudrais quand même bien savoir ce que c’est (du chien ? Du scorpion décortiqué ?). Pour que le chauffeur de taxi t’emmène au bon Club, celui où t’a donné rendez-vous Bruce, le bel américain expatrié rencontré l’après-midi même sur la plage. Pour pouvoir réserver une chambre avec des vrais toilettes après 5 jours dans les rizières, sans devoir te lancer dans un mime ridicule et plutôt embarrassant à 2h00 du mat’. Bref… pour se simplifier un tout petit peu la vie… quand même.
Or voilà, une bande jeunes gens malins, charitables et épris de liberté vient de lancer un service qui rend tout cela enfin possible : un service de traduction par téléphone !
C’est hyper simple. Il suffit d’acheter des minutes de crédit sur leur site Internet, et quand vous faites face à un problème majeur d’incompréhension mutuelle totale (Si ! Je rejoindrai Bruce, il n’y a pas moyen que tu me fasses manquer l’américain, petit homme !), d’appeler le numéro. Là, vous tombez directement sur un interprète (qui parle même français) qui va gentiment expliquer au chauffeur de taxi comment vous emmener directement et rapidement dans les bras de Bruce.
N’est ce pas génial ?!
En plus, il parait que ça marche super bien (j’ai des sources sûres au pays qui fait trembler le monde).
Ça s’appelle Tongo (je tiens d’ailleurs à préciser, si c’était nécessaire, que ça n’a rien à voir avec Facebook, Skype, Techcrunch ou Seesmic…).
Donc voilà, Bonjour la Chine !!!
Moi, je crois que je vais commencer par une semaine à Pékin cet hiver, l’esprit libre et le cœur léger, ouverte à toutes opportunités, surtout si elles s’appellent Bruce.
Et si vous allez en Chine, ou que vous connaissez des gens qui y vont (ça marche bien pour les trips Business aussi apparemment et pensez y quand même si vous partez avec un groupe et que vous ne voulez pas vous coucher à 20h30 ou que vous tentez d’échapper à Marcelle lors d’une journée auto-décrétée “quartier libre”), n’hésitez pas à transmettre ! Vous pourriez leur rendre un fier service…